Journée mondiale du paludisme 2020 : Il est urgent d'agir pour sauver des vies

25.04.2020

La Journée mondiale du paludisme de cette année est marquée par de grands progrès dans la lutte contre le paludisme avec plus de 7 millions de vies sauvées et plus d’un milliard de cas évités au cours des deux dernières décennies. Dans le même temps, le COVID-19 menace ces progrès et une action immédiate est cruciale pour sauver des vies. Un modèle prédit, sur la base de la pandémie de Covid-19, 105 000 décès supplémentaires dus au paludisme, principalement chez les enfants.

L’OMS met en garde contre la restriction de mesures vitales telles que la prévention du paludisme dans la crise du coronavirus actuelle. (Photo: Anna Surinyach pour Swiss Malaria Group)

Les investissements actuels pour lutter contre le paludisme sauvent plus de 600 000 vies par an et préviennent 100 millions de cas. La surcharge des systèmes de santé causée par Covid-19 entraîne le risque d’une augmentation massive des infections et des décès dus au paludisme. Cela était déjà évident lors de l’épidémie d’Ebola 2014-2016 en Afrique de l’Ouest, région dans laquelle la mortalité due aux maladies courantes a grimpé en flèche : le paludisme de 50 %, le VIH de 15 %, la tuberculose de 60 % et la mortalité maternelle de 75 %.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), plus de 400 000 personnes meurent du paludisme chaque année. Cette année, selon les calculs du modèle de l’Institut tropical et de santé publique suisse (Swiss TPH), la situation de Covid-19 entraînera 105 000 décès supplémentaires dus au paludisme, et les victimes seront principalement des enfants.

Cette recrudescence frappante des décès est fondée d’une part sur le manque de distribution massive de moustiquaires imprégnées d’insecticide au cours d’une année, et d’autre part sur l’hypothèse d’un accès inférieur de 50 % à un traitement compétent en raison de la fermeture des centres de santé et des hôpitaux. Ensemble, ces deux facteurs entraînent une hausse de 16 % des infections paludiques et de 26 % des décès.

Une nouvelle augmentation de cette maladie évitable et traitable doit être empêchée. Pour ce faire, les mesures mondiales de lutte contre le COVID-19 doivent aller de pair avec le sauvetage de vies humaines face au paludisme.

Interruptions de la chaîne d’approvisionnement des médicaments antipaludiques

Des mesures mondiales contre le COVID-19 sont nécessaires pour protéger les systèmes de santé et garantir leur fonctionnement pour la population. Dans le même temps, ces mesures ne doivent pas restreindre l’accès à la prévention, au diagnostic et au traitement vitaux des principales maladies telles que le VIH et le paludisme, ni ralentir les progrès accomplis au fil des ans. L’OMS a déjà signalé des interruptions de la chaîne d’approvisionnement de produits médicaux essentiels, tels que des moustiquaires durables pour la prévention du paludisme, des tests de diagnostic rapide et des médicaments, qui sont imputables au blocage et à la suspension des importations et des exportations de marchandises en réponse au COVID-19. Le Swiss Malaria Group en collaboration avec les acteurs unis au niveau international dans le partenariat RBM pour mettre fin au paludisme, présente les exigences suivantes :

 

  • Nous devons protéger la vie des plus vulnérables - en particulier les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans dans les pays touchés par le paludisme, fournir des outils vitaux dans le combat contre la maladie et garantir l’accès au traitement.
  • Pour ce faire, nous devons combler le déficit de financement annuel du traitement du paludisme de 2 milliards de dollars.
  • Des systèmes de santé plus solides sont notre première ligne de défense dans la bataille contre les maladies antérieures et émergentes.
  • Nous devons investir dans le développement et l’expansion d’outils et de technologies innovants qui nous aident à contrer le paludisme et d’autres maladies mortelles.

L’engagement suisse central

Le professeur Christian Lengeler, président du Swiss Malaria Group et expert en paludisme à l’Institut suisse de santé tropicale et publique (Swiss TPH), ajoute : « Une leçon importante à tirer de cette situation inhabituelle est que les maladies déjà répandues ne s’arrêtent pas soudainement lorsqu’un nouveau fléau éclate, ni ne s’arrêtent aux frontières nationales. Ce n’est qu’en travaillant ensemble que nous pourrons mettre fin au paludisme et surmonter de nouvelles menaces pour la santé publique mondiale comme le COVID-19. »

En tant que siège de grandes sociétés pharmaceutiques, d’organisations non gouvernementales actives à l’échelle internationale et d’une solide recherche universitaire, la Suisse, avec sa combinaison de connaissances et d’acteurs-clés, joue un rôle crucial en faveur de la santé mondiale et d’un monde sans paludisme.

Christian Frutiger, vice-directeur et chef de la direction de la coopération mondiale de la Direction du développement et de la coopération de la DDC, confirme : « La Suisse et la communauté internationale sont désormais particulièrement invitées à pérenniser les progrès accomplis dans la lutte contre le paludisme et à respecter les engagements mondiaux. » Il assure l’engagement de la DDC et confirme : « La DDC peut assister les partenaires du monde des affaires et de la recherche pour sauver des vies, construire des systèmes de santé résilients et créer un avenir sans paludisme dans lequel personne ne sera laissé pour compte. » 

Contact presse :

Prof Christian Lengeler, Président du Swiss Malaria Group : +41 (0)79 257 43 86 christian.lengelerswisstph.ch

Carole Küng, directrice générale du Swiss Malaria Group : +41 (0) 77447 79 46 ckuengswissmalariagroup.ch

À propos du Swiss Malaria Group

Le Swiss Malaria Group (groupe suisse contre le paludisme) rassemble des institutions de recherche, des institutions publiques, l’industrie privée et la société civile pour combattre avec succès le paludisme. L’objectif commun est de préserver et de renforcer l’engagement de la Suisse dans la lutte contre cette maladie.

Christian Lengeler

Christian Lengeler

Professor, PhD, Prof.

Abonnez-vous à notre newsletter et recevez toutes les dernières nouvelles de la recherche, nos projets, cours et événements.