Améliorer la santé de la population nomade en Tchad

16.05.2017 by Sabina Beatrice-Matter    

En Tchad, plus de 78% de la population totale réside dans des zones rurales. Accéder des services de santé est souvent difficile à cause des distances importantes à parcourir, du nombre limité de centres de santé, du manque de personnel de santé qualifié et de l’insuffisance d’équipements médicaux. Les populations nomades en particulier souffrent à cause de leur accès limité aux services de santé. L’Institut tropical et de santé publique Suisse (Swiss TPH), en collaboration avec ses partenaires, est en train de mettre en œuvre un projet dans deux districts sanitaires du Tchad pour améliorer la santé des populations rurales et nomades.

Afin de diminuer la mortalité et la morbidité en Tchad, Swiss TPH, en collaboration avec la Direction du développement et de la coopération (DDC) et en consortium avec le Centre de Support en Santé Internationale (CSSI) est en train de mettre en œuvre le Projet d’appui aux districts sanitaires du Tchad (PADS) dans les districts Yao et Danamadji. Depuis 2014, le projet combine des mesures de prévention, le renforcement de capacités, des activités de recherche opérationnelle et des interventions dans le champs du financement de la santé pour améliorer l’accès aux services de santé en particulier pour les groupes les plus vulnérables que sont les mères, les enfants et les populations nomades.

Plus récemment, en collaboration avec le ministère de la santé, l’équipe du projet a réalisé une campagne conjointe de promotion de la santé humaine et de la santé animale en direction des pasteurs mobiles. Au regard de l’approche "One health " – qui s’intéresse à la fois à la santé humaine et à la santé animale – ce type de campagne est appréciée par les populations nomades qui dépendent considérablement des ressources de l’élevage. Partager et donc réduire les dépenses logistiques et les coûts de transport des services vétérinaires et médicaux rend par ailleurs les campagnes mixtes plus efficaces.

Pendant trois cycles de vaccination, plus de 2'300 femmes ont été vaccinées pour la première, la deuxième ou la troisième fois contre le tétanos. 6'500 enfants ont été vaccinés pour la première, la deuxième ou la troisième fois contre des maladies infantiles, et ont reçu un traitement antiparasitaire et de la vitamine A. Plus de 700 moustiquaires imprégnées ont été distribuées et plus de 400 femmes enceintes ont reçu des soins prénataux. De plus, environ 20'000 bovins ont été vaccinés contre la pasteurellose. “Intégrer une approche de communication dans ces campagnes de vaccination était décisif", soulignait Boukari Ouédraogo, Swiss TPH. "Les populations nomades dans nos régions cibles sont plus conscientes aujourd’hui des services de santé et de la manière d’y accéder."

Pour améliorer l’offre de services de santé, le projet construit et rénove des infrastructures sanitaires, fournit des équipements biomédicaux et les médicaments et forme le personnel de santé. Concernant la gouvernance, le projet accompagne la planification et la gestion financière et intervient pour améliorer le système d’information sanitaire. Le projet va aussi organiser des campagnes de communication additionnelles pour encourager la demande de services de santé.

Le projet PADS est mis en œuvre grâce au financement de la Direction du Développement et de la Coopération Suisse, par le consortium Swiss TPH et CSSI en collaboration avec le Ministère de la santé publique du Tchad.

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